© Inédits d’Armand Dupuy
sur les écailles dépolies
du grand ciel
parfois l’esquisse
d’un visage fatigué
un visage avec l’énigme
creusée dans les traits.
*
j’ai jeté l’ancre
dans ce visage.
*
peut-être fera-t-il
fleurir mes amarres
***
une figure
froissée dans sa grimace
rugueuse comme une écorce
*
le temps fait son nid
puis s’oublie
dans les ravins
de cette écorce
***
J’ai vu la rature
de ce visage
craquer ses coutures
J’ai vu ce qui
barrait la figure
prendre sa légèreté,
troquer les choses
pour un sourire.
***
ce profil volé à la glaise
par les mains de la nuit
*
l’aube affine ses contours
*
un corbeau dans les labours
allume une pupille
noire d’affamé
***
ce regard
clarifié par le manque
*
les années
sédimentées dans les plis
*
parfois jeté du fond
vers la surface
quelque chose
comme une cloque
soulève une ride
***
tes silences de calcaire
une densité-caillou
de la présure dans ta voix
dans ta voix qui ne chante plus
mais tombe
tombe de tes lèvres
nette, trop nette…
*
le son est une coquille
qui a mangé ta voix,
ta voix
ce germe
qui devra éclore à nouveau.
*
il faudra l’aider
ta voix
***
lire à s’en crever les yeux
( confondre l’œil et le mot)
retrouver cette voix
la première
devenue bruit de fond
qui de ces ruptures
faisait toute une histoire.
*
C’est de l’usure réciproque
de l’œil et du mot
que semblait monter ta voix.
***
j’ai appris la lecture
sur les lacis de branches
tatouées dans le bleu
*
et le fardeau
de nuages
comme une ponctuation
***